À qui appartient ce rôle?
Sun Jan 8, 2012Dans un contexte de réadaptation, beaucoup de professionnels font partie d'une équipe multidisciplinaire et coll.aborent ensemble en vue de l'atteinte d'un but commun avec leur client. La question qui se pose alors est « Qui doit prendre en charge la sexualité? » Cole (1991) propose une approche de la sexualité comportant trois principaux postulats. Le premier est que la sexualité constitue une question de santé légitime devant être prise en charge dans tous les contextes cliniques. Deuxièmement, la personne prenant en charge la sexualité doit avoir une compréhension adéquate de sa propre sexualité afin d'éviter qu'elle n'impose ses propres préjugés à son client. Enfin, on devrait prendre en charge la sexualité de la même manière que les autres aspects importants de la santé. Ces postulats laissent entendre qu'une approche multidisciplinaire de la santé sexuelle serait l'idéal. Par exemple, le médecin peut demander des informations sur la planification des naissances et l'activité sexuelle, ou encore discuter du moment le plus sécuritaire pour reprendre l'activité sexuelle à la suite d'un accident ou d'une maladie, ou du risque de contracter une infection transmissible sexuellement. L'infirmière peut aborder les soins à apporter aux organes reproducteurs à la suite d'une chirurgie, ou enseigner à un client blessé médullaire comment installer lui-même son cathéter. Le physiothérapeute peut travailler sur certaines limitations physiques, comme le renforcement du plancher pelvien, et l'ergothérapeute se charge d'examiner des moyens d'adapter le positionnement sexuel et d'explorer les aides techniques pouvant aider la fonction sexuelle. Dans certains cas, il peut n'y avoir qu'un seul professionnel travaillant avec le client, comme dans un contexte de pratique à l'externe, rural ou privé. Dans d'autres cas, un professionnel peut avoir plus d'expérience en santé sexuelle, être plus à l'aise avec le client, ou entretenir une relation solide avec son client et le rencontrer plus fréquemment. Peu importe la personne qui prendra finalement en charge la santé sexuelle du client, il est impératif que ce processus comprenne des avis de divers professionnels de la santé et des membres de l'équipe de traitement (qui peut aussi comprendre le ou la partenaire sexuel(le) du client, les membres de sa famille, etc.) que le professionnel soit attentif aux besoins, aux préoccupations et aux désirs particuliers du client.
Gianotten et ses collaborateurs (2006) ont constaté que, lorsqu'interrogés au sujet de la sexualité et de questions d'ordre sexuel, 73 % des patients, 59 % de leurs partenaires et 67 % des professionnels de la réadaptation sont d'avis que la sexualité est un sujet important méritant d'être pris en considération. Ils ont également constaté que 93 % des médecins, des psychologues et des travailleurs sociaux estiment que la sexualité relevait de leur domaine de pratique, alors que 87 % des infirmières pensent que ce rôle leur revient, et seulement 48 % des physiothérapeutes, des orthophonistes et des ergothérapeutes considèrent que la sexualité fait partie de leur discipline. Le thème soulevé par ces constatations est le fait que les professionnels de la réadaptation estiment que la sexualité est un aspect qu'il est important de prendre en charge, mais que la formation qu'ils ont reçu ne suffit pas pour les mettre à l'aise. Une formation plus spécifique du domaine de la sexualité est nécessaire afin que ces professionnels aient davantage confiance en leurs capacités de prendre en charge les questions d'ordre sexuel avec leurs patients.