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Détecter et soigner le cancer du côlon en ciblant les microARN ?

Sun Jan 8, 2012

Le cancer du côlon est le troisième plus fréquent et se hisse au deuxième rang en termes de cause de mortalité par cancer aux États-Unis. Le besoin de nouveaux biomarqueurs et de cibles thérapeutiques reste capital malgré des améliorations sur le pronostic des 30 dernières années.

Curtis C. Harris, de l’Institut national du cancer des États-Unis, a piloté une recherche regroupant deux cohortes indépendantes de patients présentant un adénocarcinome du côlon.

Les microARN sont des molécules non codantes de 18 à 25 nucléotides, qui régulent la traduction de nombreux gènes. Ils présentent deux caractéristiques qui en font des cibles de choix dans la recherche génétique moderne. Tout d’abord, la relative facilitée de leur mesure, mais aussi leur implication dans des maladies, qui permet l’élaboration de thérapies via la conception d’oligonucléotides antisens inhibant la fonction du microARN en question.

Dans cette étude, la première cohorte, constituée de 84 patients américains, a permis d’identifier les profils de microARN impliqués dans des tumeurs du côlon en les comparant à ceux de tissus sains équivalents. Trente-sept microARN exprimés différentiellement dans les tissus tumoraux ont pu être identifiés. Parmi eux, cinq sont associés à une faible survie ; leur identification a été validée dans la cohorte hongkongaise constituée de 113 patients. Ces données sont cohérentes avec de précédentes études montrant en particulier que miR20a et miR21 provoquent, lorsqu’ils sont surexprimés, une prolifération cellulaire.

Plusieurs éléments semblent indiquer que miR21 tiendrait un rôle de première importance dans la survenue ou la progression du cancer et dans le pronostic de survie. En effet, dans les deux cohortes, les tumeurs avec une forte expression de miR21 étaient associées à une faible survie ainsi qu’à une perte d’efficacité de la chimiothérapie. Ceci fait de ce microARN un biomarqueur particulièrement utile pour le diagnostic d’adénocarcinome du côlon et son identification permet d’ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques.