Tabagisme

Tabagisme 

Feu sur le tabagisme passif !

Sun Jan 8, 2012

Le rôle du tabagisme passif dans la morbimortalité générale est encore controversé et en tout état de cause, mal évalué. Une équipe néo-zélandaise verse un nouvel élément au dossier avec deux études de cohorte de très grande envergure. Ces deux cohortes comportaient tous les adultes néo-zélandais de 45 à 74 ans ayant participé aux recensements de 1981 et 1996 et pour lesquels on disposait de renseignements sur le tabagisme personnel et le tabagisme dans l’environnement familial. Il a été ainsi possible de distinguer une sous population de sujets n’ayant jamais fumé qui elle-même a pu être scindée en un groupe exposé au tabagisme à domicile et un groupe vivant avec des nonfumeurs. La mortalité à 3 ans de ces sousgroupes a été évaluée par l’analyse des registres de décès.

Les chiffres bruts montrent une surmortalité à 3 ans modeste mais d’environ 15 % chez les non-fumeurs soumis à un tabagisme passif familial par rapport aux non-fumeurs vivant avec des non-fumeurs. La différence est un peu plus nette pour la cohorte la plus récente. Cette association a persisté après ajustement par l’âge, l’ethnie, le statut marital ou le niveau socio-économique. Dans le détail, seules les augmentations de mortalité brute observées dans la deuxième cohorte sont significatives. Pour la mortalité ajustée, l’augmentation est significative dans la première cohorte pour les hommes (accroissement de 17 % avec un intervalle de confiance à 95 % entre + 5 et + 30 %) mais non pour les femmes et dans la deuxième cohorte pour les hommes et les femmes.

Cette étude ne permet pas bien sûr d’affirmer avec certitude que le tabagisme passif familial est le seul responsable de la surmortalité constatée, les autres éléments du mode de vie de ces sujets non-fumeurs n’ étant pas connus. Elle constitue cependant une nouvelle pièce à verser au dossier en faveur d’un effet délétère mesurable en terme de mortalité à moyen terme du tabagisme passif.