Pharmacologie

Pharmacologie 

Inhibition des réactions immunitaires

Sun Jan 8, 2012

L'inhibition des réactions immunitaires est nécessaire lors de transplantations d'organes pour éviter le rejet ou dans le cas des maladies auto-immunes. Une immunosuppression entraîne cependant un risque de baisse des défenses contre les agents infectieux et à long terme un danger de développement de cancers.

Une réaction inimunc spécifique débute par l'association d'un antigène sur certains lymphocytes qui comportent les récepteurs appropriés. Les lymphocytes B reconnaissent directement les structures superficielles de l'antigène au moyen de récepteurs présents sur leur membrane, qui sont voisins des anticorps synthétisés ensuite. Les lymphocytes T ont besoin d'une présentation des structures antigéniques à la surface de macrophages ou d'autres cellules à l'aide du MHC (complexe majeur d'histocompatibilité, major histocompatibility complex), pour pouvoir reconnaître ces antigènes grâce aux récepteurs T. Proches de ceux-ci on trouve les complexes CD3, ainsi que CD4 (pour les cellules T auxiliaires, « helper ») ou CD8 (pour les cellules T cytotoxiques). Les protéines CD participent à l'interaction avec le MHC. A côté de la reconnaissance de l'antigène, la stimulation par des médiateurs de type cytokine est indispensable à l'activation des lymphocytes. L'interleukine 1 est formée par les macrophages et différentes interleukines, dont l'interleukine 2, par les cellules T auxiliaires. Les lymphocytes spécifiques d'un antigène se multiplient et la défense immunitaire se met en route.

I. Interférence avec la reconnaissance de l'antigène

L'anticorps anti CD3 est un anticorps monoclonal dirigé contre le CD3 de souris, qui interfère avec la reconnaissance de l'antigène par les lymphocytes T (administration lors des crises de rejet) (muromonab CD3).

IL Inhibition de la formation des cytokines

Les glucocorticoïdes modulent l'expression de nombreux gènes. C'est ainsi que sera par ex. inhibée la synthèse d'IL-1 et d'IL-2, ce qui permet de comprendre la suppression des réactions immunitaires dépendantes des cellules T. A côté de cela, les glucocorticoïdes interfèrent en de nombreux sites avec les cytokines et les médiateurs de l'inflammation. Les glucocorticoïdes seront utilisés lors des transplantations, dans les maladies auto-immunes et allergiques. Leur administration systémique est associée au danger d'apparition d'un syndrome de Cushing iatrogène.

La cyclosporine A est produite par des champignons et se compose de 11 acides aminés, en partie atypiques. Après administration orale, l'absorption peut en effet être incomplète. Elle s'associe dans les lymphocytes T à un récepteur cytosolique (cyclophiline). Le complexe ainsi formé inhibe l'enzyme calcineurine. Cette enzyme (phosphatase) joue un rôle clef dans les événements qui conduisent à la reconnaissance des antigènes par les cellules T. Elle participe à l'induction de la synthèse de diverses cytokines et en particulier de l'interleukine 2.

L'évolution des transplantations repose principalement aujourd'hui sur l'administration de cyclosporine. L'effet secondaire majeure est une altération rénale.

Le tacrolimus est issu d'un champignon de la famille des streptomycètes, il a les mêmes propriétés pharmacologiques que la cyclosporine.

III. Perturbations du métabolisme cellulaire par des inhibiteurs de la prolifération cellulaire

Certains agents cytostatiques sont également utilisés comme immunosuppresseurs, à des doses plus faibles que celles utilisées pour le traitement des cancers. Par ex. Yawthioprine, le méthotrexate et le cyclophosphamide. L'effet antiprolifératif n'est pas spécifique des lymphocytes et touche aussi bien les cellules B que les différentes cellules T.

Le mycophénolate mofétil agit plus spécifiquement sur les lymphocytes que sur les autres cellules. Il inhibe l'inosine monophosphate déshydrogénase qui est en particulier nécessaire à la synthèse des purines dans les cellules lymphoïdes. Il est utilisé dans les réactions de rejet aigu.

IV. Immunsérum anti-cellules T

Il est obtenu chez l'animal après immunisation avec des lymphocytes T humains. Les anticorps s'associent aux cellules T et les lèsent ; la préparation sert à l'atténuation des réactions de rejet.