Consommation

Consommation 

Correctif à consommer avec modération

Mon Feb 20, 2012

Des études approfondies se sont résignées à présenter leurs résultats intéressants, mais ont été diffusées sans ménagement, ni réserve d’usage par les médias. Tout débute par une émission de CBS vers les années 90 : on y découvre que les Français seraient moins exposés aux maladies cardiovasculaires grâce à leur consommation régulière de vin, découverte aussitôt qualifiée de French paradox. Vient ensuite l’étude « Monica », conduite dans trois départements de l’Est de la France, reprise dans une publication du New England Journal of Medicine et suivie d’une enquête de l’American Cancer Institute. Tous ces travaux confirment la pertinence des deux petits verres de vin quotidiens.

Selon une étude de la Harvard School of Public Health de Boston, parue dans le British medical Journal : « Les bénéfices généralement attribués au vin peuvent également être retrouvés dans les autres boissons alcoolisées, car ce serait bien la molécule d’éthanol qui aurait un effet cardiovasculaire protecteur, et non pas les substances d’origine végétale caractéristiques du vin », J.L. Schlienger, qui a suivi depuis ses débuts la filière de cette hypothèse aux allures de certitude, utilise des termes prudents : « La consommation régulière et modérée de boissons alcoolisées est associée à une diminution de la morbimortalité coronarienne et par AVC (Accidents Vasculaires Cérébraux) ischémiques, sans qu’il y ait à ce jour de preuves d’une relation de cause à effet (...). L’alcool agirait principalement en favorisant l’augmentation de la concentration du HDL-cholestérol et en diminuant celle du LDLcholestérol ». Forte présomption d’innocence donc et peut-être même pièce à verser au bénéfice du dossier. Une enquête conduite par la Société Américaine de Cancérologie auprès de 490 000 hommes et femmes de 30 à 104 ans s’est révélée presque convaincante. Elle a conclu une moindre morbimortalité des vaisseaux chez les consommateurs modérés que chez les abstinents et ce, pour les deux sexes. Chez les plus de 60 ans, l’alcool aurait un effet bénéfique contre la maladie d’Alhzeimer. Mais l’observation n’est pas assez documentée.

Une autre étude prospective menée auprès de plus de 20 000 médecins américains, âgés de 40 à 84 ans a montré, fort raisonnablement, que la manière de boire était plus décisive que ce que l’on buvait et concluait que le vin (rouge, de préférence) n’avait pas le monopole des bienfaits constatés. Le désormais célèbre « effet alcool » engendrerait bel et bien des modifications lipidiques bénéfiques, traduites par une élévation de la concentration du HDLcholestérol et par une diminution du LDL-cholestérol. L’action des polyphénols protégerait l’endothélium vasculaire en minorant la capacité d’oxydation des LDL. Mais cette conjoncture inopinée des données épidémiologiques et biologiques n’est pas encore formellement établie.