Nutrition

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Quand la mal bouffe nuit à la santé

Sun Jan 8, 2012

Halte à la mal bouffe ! Dans un rapport (« Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France ») qu’il vient de remettre à la secrétaire d’État Martine Aubry et Dominique Gillot, le Haut Comité de la Santé publique dresse la liste de toutes les maladies pour lesquelles une mauvaise alimentation des Français entre en jeu.

Maladies cardio-vasculaires, cancers (les deux premières causes de mortalité en France) mais aussi obésité, diabète, excès de cholestérol et ostéoporose peuvent être favorisés par l’excès ou le manque de certains aliments.

Or, comme le constate ce rapport, depuis une quarantaine d’années, les Français ont profondément modifié leurs habitudes alimentaires, et pas toujours pour le meilleur ! Céréales, légumes secs et féculents ont peu à peu déserté nos assiettes. Viandes, poissons, produits laitiers, oeufs les ont remplacés. Auxquels se sont ajoutés de nombreux produits gras et sucrés. À titre d’exemple, la consommation de gâteaux, crèmes glacées, sorbets a été multipliée par quinze en trente ans pour atteindre 14 kg par an et par habitant en 1995. Plus sucrés, plus riches en graisses animales, les repas ont été également « déstructurés » avec davantage de grignotage, davantage de repas sautés et des menus familiaux souvent simplifiés autour d’un plat unique.

Inverser la courbe de l’obésité

Fait particulièrement inquiétant le nombre d’enfants obèses augmente de façon « dramatique » souligne le rapport. Entre l’âge de 5 et 12 ans, cette maladie concerne aujourd’hui près de 13 % des jeunes. Dominique Gillot secrétaire d’État à la Santé, préoccupée par ce phénomène, en appelle d’ailleurs à la responsabilité des parents pour habituer le plus tôt possible leurs enfants à l’équilibre alimentaire.

Afin d’inverser la courbe de l’obésité et de ramener les Français vers un bon sens alimentaire, le Haut Comité de la Santé publique préconise dans son rapport le lancement d’un vaste programme national Nutrition-Santé : distribution d’un « Guide alimentaire national » comportant les bons et les mauvais aliments, campagnes d’information de grande ampleur pour sensibiliser parents, enseignants, médecins à l’équilibre alimentaire, interdiction dans les établissements scolaires des distributeurs de sodas pour les remplacer par des fontaines à eau, encouragements à l’allaitement maternel, création d’un label « nutrition-santé » accordé aux produits vertueux pour la santé, etc.

Au même titre que la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, la lutte contre la mal bouffe pourrait devenir d’ici à quelques années une priorité de santé publique. Faudra-t-il à l’instar des paquets de cigarettes, apposer sur les aliments des avertissements sanitaires comme « manger trop de sucreries provoque le surpoids ou l’obésité » ou « manger trop de viande rouge peut provoquer le cancer » ? Même aux États-Unis, où l’obésité tourne à l’épidémie, nul n’a encore songé à comparer les effets d’une mauvaise alimentation avec ceux du tabac.

L’idéal : poisson, crudités et huile d’olive

Comment manger équilibré tout en variant les plaisirs ? Depuis plusieurs aimées les nutritionnistes ont mis en avant les qualités du régime « crétois », en référence aux habitudes alimentaires des habitants de cette île de la Méditerranée, dont le taux de maladies cardiovasculaires est le plus bas au monde. Leur régime présente l’avantage de réduire le mauvais cholestérol grâce au poisson et de favoriser le bon, grâce à l’huile d’olive et au vin rouge bu modérément. L’apport en fibres et en vitamines étant assuré par les légumes secs et les fruits.

Pour faire de même chez vous, la première solution consiste à manger les aliments « tels quels », en piochant les ingrédients sur les marchés. Commencez par déguster quelques olives, enchaînez avec de la feta accompagnée de tomates et de poivrons, poursuivez avec un simple poisson grillé, avec son plat de lentilles, le tout arrosé d’un ou deux verres de vin rouge. Et terminez par un fruit frais de type pêche ou orange. Vous pouvez aussi composer vous-même vos menus tout en gardant une base d’aliments méditerranéens. Suggestions : une salade niçoise en entrée (thon, anchois, tomates, haricots verts, pommes de terre, oignons, huile d’olive), suivie d’une tranche de saumon cuit en papillote accompagnée de cresson et de noix, avec des fromages frais et des fruits pour finir.

Selon le régime crétois, vous avez le droit de manger « quelques fois par mois » de la viande, en pensant à l’accompagner de légumes, pour que le plat soit riche en fibres. Des brochettes apportent cet équilibre, si les morceaux de bœuf alternent avec des poivrons et des oignons. Pensez aussi à l’ail ; anticholestérol et anticoagulant. Pour adopter totalement le régime crétois, bannissez le beurre et la crème, mais compensez avec les fromages frais et les yaourts.