Pharmacologie

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Substances contre les infections à mycobactéries

Sun Jan 8, 2012

Les mycobactéries sont responsables de deux maladies : la tuberculose provoquée principalement par Mycobacterium tuberculosis et la lèpre par M. leprae. Le principe général de traitement est l'administration combinée de deux substances ou plus. Le traitement combiné empêche la sélection de mycobactéries résistantes. Comme les effets antibactériens de chacun des produits s'additionnent, il suffit de dosages plus faibles pour chaque molécule, ce qui fait diminuer les risques d'effets secondaires. Les principales substances ne sont dirigées que contre l'une de ces deux maladies.

Antituberculeux

Les médicaments de choix sont l'isoniazide, la rifampicine, l'éthambutol et à côté de cela la streptomycine ainsi que le pyrazinamide. Les moyens de réserve, plus mal supportés sont l'acide p-aminosalicylique, la cyclosérine, la viomycine, la kanamycine, l'amikacine, la capréomycine, l'éthionamide.

Isoniazide

Il a une action bactéricide contre les bactéries tuberculeuses en croissance. Son mécanisme d'action n'est pas éclairci (dans la bactérie se produit une transformation en acide isonicotinique qui ne passe pas à travers les membranes et s'accumule dans les germes). L'isoniazide est très rapidement absorbé après prise orale. L'élimination a lieu dans le foie par acétylation. En fonction de la vitesse d'élimination, génétiquement déterminée, on distingue deux groupes d'individus : les acétyleurs lents et les acétyleurs rapides. Les effets secondaires notables sont : altération des nerfs périphériques mais également du SNC qui peut être évitée par l'administration de vit. B6 (pyridoxine) ; lésions hépatiques.

Rifampicine

Pour cette substance en général bien tolérée, il faut signaler comme effets secondaires : lésions hépatiques ; reactions allergiques avec entre autres, des symptômes de type grippal ; coloration perturbante mais non dangereuse des fluides corporels en rouge/orange ; induction enzymatique (éviter les contraceptifs oraux).

Éthambutol

La raison de sa spécificité d'action contre les mycobactéries est inconnue. L'éthambutol agit par voie orale. Il est en général bien supporté. H peut se produire une lésion particulière du nerf optique, dose dépendante et réversible, avec perturbation de la vision des couleurs (rouge/vert, perte de champ visuel).

Pyraynamide

Son mécanisme d'action est inconnu. Il est administre par voie orale, peut altérer les fonctions hépatiques et déclencher une hyperuricémie en interférant avec l'élimination rénale d'acide urique.

Streptomycine

Comme tous les antibiotiques aminoglycosides, elle doit être injectée ; elle lèse l'oreille interne, en particulier le sens de l'équilibre ; en comparaison sa néphrotoxicité est faible.

Substances contre la lèpre

La rifampicine est souvent utilisée en association avec l'une des deux substances décrites ci-dessous voire même avec les deux.

La dapsone est un sulfone qui de façon analogue aux sulfonamides inhibe la synthèse de l'acide dihydrofolique. Elle a une action bactéricide sur les souches sensibles de M. leprae. La dapsone est administrée par voie orale. L'effet secondaire le plus fréquent est la formation de méthémoglobine avec une disparition accélérée des érythrocytes (hémolyse).

La clofaïimine est un colorant avec une action bactéricide contre les germes de la lèpre et par ailleurs des propriétés anti-inflammatoires. Elle est administrée par voie orale mais absorbée de façon incomplète. En raison de son hydrophobie élevée, elle se dépose dans le tissu adipeux et les autres tissus et ne disparaît que très lentement de l'organisme (t1/2 ~ 70 jours). Un effet indésirable, en particulier chez les patients avec la peau la plus claire, est une coloration rouge-brun.