Pharmacologie

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Substances contre les infections provoquées par des champignons

Thu Feb 23, 2012

Les maladies infectieuses dues aux champignons sont en général limitées à la peau et aux muqueuses : mycoses locales. Rarement, en cas de déficit immunitaire, on observe une atteinte des organes internes : mycoses systémiques.

Les agents les plus courants des mycoses sont les dermatophytes qui après une contamination de la surface externe résident dans les cheveux ou les ongles.

Candida albicans : cette levure se trouve de façon normale à la surface externe de l'organisme ; une infection des muqueuses et plus rarement de la peau ou même des organes internes peut se produire en cas de diminution des défenses (par ex. altération de la flore bactérienne par des antibiotiques à large spectre, traitement immunosuppresseur).

Les dérivés imidazolés inhibent la synthèse de l'ergostérol. Ce stéroïde est un composant essentiel de la membrane cytoplasmique des cellules de champignon, comparable au cholestérol dans les cellules humaines. Sous l'action d'un dérivé imidazolé, les champignons ne se développent pas (effet fongistatique) ou même meurent (effet fongicide). Le spectre des champignons touchés est très étendu. Les principaux dérivés imidazolés conviennent seulement pour une application locale, à cause de leur faible absorption et de leur mauvaise tolérance systémique (clotrimawle, éconazole, oxiconazole, et autres dérivés azolés). Très rarement, on observe une dermatite de contact. Le miconazole peut être utilisé localement mais aussi de façon systémique en courtes perfusions (bien que mal supportées).

Le kétoconawle, grâce à une meilleure absorption, peut être donné en prises orales. Les effets secondaires sont rares (à surveiller le cas échéant un risque de lésions hépatiques mortelles).

Le fluconawle et l'itraconazole sont des dérivés triazolés nouveaux et administrables par voie orale. Le naftifine une allylaminc et Vamorolfine une morpholine agissent également sur la synthèse de l'ergostérol mais en un autre site ; tous les deux sont des antimycotiqueslocaux.

Les antibiotiques polyènes

Amphotéricine B et nystatine sont d'origine bactérienne. Ils se déposent sur la membrane du champignon (sans doute à proximité des molécules d'ergostérol) de telle sorte que se forment des pores. L'augmentation de la perméabilité par exemple pour les ions K+ est responsable de l'effet fungicide. L'amphotéricine B touche la maïorité des germes responsables des mycoses systémiques. En raison de leur mauvaise absorption, les antibiotiques polyènes doivent être administrés en perfusion. Le malade supporte assez mal le traitement (frissons, fièvres, troubles du SNC, réduction de la fonction rénale, inflammation au site d'injection). Utilisés localement sur la peau ou les muqueuses, l'amphotéricine B sert au traitement des mycoses à Candida. Dans le cas de candidoses intestinales, l'administration orale permet un traitement local, à cause de la mauvaise absorption. La nystatine sera utilisée seulement localement (entre autres aussi dans la bouche) et également contre les mycoses à Candida.

La flucytosine est transformée dans les Candida en 5-fluoro-uracile sous l'action d'une cytosine désaminase spécifique des levures. Ce composé agit comme un antimétabolite et perturbe le métabolisme des ARN et de l'ADN. L'effet est fongicide. Après prise orale, la flucytosine est absorbée très rapidement. Sa tolérance chez l'homme est bonne. Souvent il est associé à l'amphotéricine B ce qui permet de diminuer les doses utilisées au cours du traitement.

La griséofulvine provient de moisissures et n'agit que contre les dermatophytes. Elle agit vraisemblablement dans les champignons comme un poison du fuseau, inhibant les mitoses. Bien que dirigée contre les mycoses locales elle doit être utilisée par voie systémique. Elle se dépose dans la kératine nouvellement formée. Ainsi « imprégnée » celle-ci ne peut plus servir de terrain nourricier aux champignons. Le temps nécessaire à l'élimination des dermatophytes dépend de la vitesse de renouvellement de la peau, des cheveux et des ongles. La gnséofulvine peut provoquer divers effets secondaires peu caractéristiques.